Interview de Roots Store : découvrez le fonctionnement d’un magasin bio et local

Le rayon vrac et pains Nous avons décidé d’interviewer Roots Store, un magasin bio, local et circulaire à Bruxelles, pour vous faire découvrir comment fonctionne ce type de magasins, et comment devenir connsomm’acteurs. N’hésitez pas à leur rendre visite, au Rue Franklinstraat 44 à Brussels.

– Bonjour, merci d’avoir accepté d’être interviewé sur Choixlib. Pouvez-vous nous présenter Roots Store ?

Roots est un magasin direct-producteurs, bio, local et circulaire, situé à 2 pas du rond-point Schuman. Dans notre magasin, la traçabilité de nos produits est totale. Nous savons parfaitement d’où viennent les produits et qui en est à l’origine. Tout simplement, nous connaissons leurs ROOTS !

Nous préconisons le circuit court alimentaire, le zéro déchet, le compostage et les rencontres entre connsomm’acteurs. On est ouvert depuis mars 2017 et depuis notre ouverture, nous avons considérablement étendu notre offre et nos gammes. Nous sommes passées de 16 à 90 producteurs en direct, et de 300 à presque 1000 produits.

L'équipe de Roots Store – D’où vous est venue l’idée de créer Roots ?

J’ai rencontré mon ancien associé, Aurélien, à La Ruche Qui Dit Oui d’Etterbeek, où on a commencé à parlé de l’idée d’ouvrir un “vrai” magasin, comme La Ruche, c’est-à-dire en direct avec les producteurs, mais avec un grand rayon de produits en vrac, des produits secs, des produits d’entretien, des cosmétiques, … Bref, tout ce dont on a besoin dans un seul endroit.

Nous avons visité plus de 200 fermes et choisi de travailler avec les meilleures. Depuis, Aurélien est parti retrouver sa famille en France et Roots s’est associé avec Au Rayon Bio à Jette.

– Pouvez-vous nous raconter une journée type de travail chez Roots ?

On arrive à 8h pour commencer l’installation du magasin. On trie les fruits et légumes, on installe le pain frais qui arrive tous les jours, on installe les fromages et préparations végétariennes du comptoir frigo, on vérifie les dates limites des produits frais. Ensuite, on réceptionne les livraisons. En moyenne, nous avons 4 à 5 livraisons par jour pour garantir une fraîcheur optimale de tous nos produits. Après avoir fait le ménage, le magasin est prêt à ouvrir à 10h.

En journée, Michele passe les commandes pour les jours à venir, Daisy et lui gèrent le comptoir et nos jobistes sont là pour réceptionner les livraisons qui arrivent après 10h, remplir le vrac et sec, faire le ménage, ranger la cave, trier les vidanges etc. On accueille nos clients jusqu’à 19h en semaine et jusqu’à 16h le samedi, puis quand on ferme, on met les produits sensibles dans notre chambre froide, on nettoie et lave les ustensiles et on prépare les vidanges à rendre aux producteurs le lendemain matin.

Le joli collecteur de matières organique avec bac à plantes – Aujourd’hui, il y a de moins en moins de magasins bio indépendants. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer de manière indépendante sans être épaulés par un grand réseau ? Cela engendre-t-il des difficultés ?

Nous avons toujours eu envie de maintenir un contact direct avec nos producteurs et de rester flexible pour pouvoir gérer nos affaires de la meilleure manière possible. En commençant petit, nous pouvons travailler avec des petits producteurs, qui n’auraient pas le stock de remplir plusieurs magasins. C’est une manière pour nous de soutenir d’autres petits acteurs de l’économie circulaire !

– Une grande part de l’alimentation est produite sous serre. Quel est votre point de vue dessus ?

C’est le grand débat – production locale sous serre vs. production importée. Chez Roots, nous privilégions les produits locaux mais nous essayons de voir avec nos producteurs si leurs serres sont chauffées et si oui, comment, pour réduire un max notre empreinte écologique. Nous suivons toujours la saisonnalité, ce qui nous aide à éviter trop de produits produits sous serre !

– Le label bio ne parle que de la production, et ne tient pas compte de la pollution engendrée par le transport et les tracteurs. Y êtes-vous sensibles, tout comme les producteurs ?

Tout à fait. Nos producteurs font du bio ++, c’est-à-dire ils vont au-delà des demandes du label. Par exemple, ils se mettent en coopérative pour mutualiser le transport, partager leurs ressources, faire des investissements groupés etc.

Les rayons vracs et fruits et légumes – Avez-vous vu les habitudes changer avec le Covid et les confinements et comment vous êtes-vous adaptés ?

Absolument. La crise a engendré un changement d’habitudes alimentaires. Puisqu’il n’y avait plus la possibilité de manger au resto ou de dépenser notre argent autrement, le budget alimentaire est devenu plus grand et les gens avaient envie de se faire plaisir et de (re)découvrir les plaisirs de cuisiner. Nous avons remarqué que beaucoup de gens ont commencé à faire leur propre pain, faire des gâteaux et des biscuits avec les enfants, bien cuisiner le midi etc. Nous avons dû changer nos commandes en fonction !

– Vous faites travailler les producteurs locaux, mais faites-vous la part belle aux PME qui innovent avec des produits nouveaux et atypiques ?

Oui. Nous avons un rayon consacré aux produits “zéro déchet”, comme les perles en céramique ou filtres de charbon pour purifier l’eau, les ustensiles de cuisine durables, les cosmétiques éco-responsables innovants (à base de bave d’escargot par exemple !) entre autres. Nous sommes ouverts aux nouvelles idées et aux nouvelles propositions !

– Avez-vous des projets pour le magasin ou pour Roots dans les prochaines années ? (Un 2ème magasin, …)

Nous sommes en train de développer un webshop via la plateforme MyMarket. Notre objectif est de proposer quasi tous nos produits en ligne pour les gens qui ne peuvent pas se déplacer ou qui habitent plus loin. Leurs commandes seront livrées à vélo.

– Vous proposez une offre zéro déchets intéressante. Pensez-vous que l’offre vrac et zéro déchets va s’étendre à de nouveaux domaines (des acteurs tel Papa Outang prévoient de la pâte à tartiner en vrac) ?

Tout à fait, On voit déjà plein d’idées super intéressantes, comme la confiture en vrac, le ketchup et mayo en vrac, le miel en vrac. Ce sont des produits où, par le passé, cela aurait été inimaginable en vrac, mais des solutions existent et sont en train d’être développées. C’est inspirant !

Le rayon traiteur et fromages – Auriez-vous des conseils pour quelqu’un qui n’est pas adepte du véganisme/végétarisme, du bio et du sans déchet et souhaiterait changer ses habitudes progressivement ?

Commencez petit à petit, avec ce qui vous paraît le plus important. Que ce soit les courses en vrac, les produits de ménage faits vous-mêmes ou les petits changements d’habitudes comme réduire la consommation de viande N’essayez pas de tout faire en même temps et commencez avec vos moyens du bord pour que ces changements soient durables.

Personnellement, j’ai commencé à acheter du bio et des produits locaux / de saison via La Ruche Qui Dit Oui il y a 6 ans. Ensuite, petit à petit, je me suis intéressée aux produits en vrac, j’ai acheté / fabriqué mes sacs à vrac, j’ai commencé à faire mes produits de ménage et mes cosmétiques moi-même et maintenant je suis une maman zéro déchet qui utilise même des couches lavables pour mon bébé ! Mais tout cela prend du temps. Si quelqu’un m’avait parlé des couches lavables il y a 6 ans, je l’aurais considéré un peu extrême !!

– Merci pour cette interview. Avez-vous envie de faire passer un message à nos lecteurs Bruxellois ou d’ailleurs ?

Venez nous voir ! Si vous ne savez pas par où commencer dans votre transition, passez une fois au magasin ! Vous verrez que c’est vachement simple de commencer avec quelques gestes au quotidien, qui ne demandent pas beaucoup de temps et d’énergie. Et si vous êtes déjà adepte, venez voir ce qu’on propose et dites-nous ce qu’on pourrait améliorer 😉

Merci beaucoup pour cette interview très intéressante. Bravo pour Roots Store, nous espérons que Choixlib vous aidera à faire découvrir votre beau magasin à beaucoup de nouveaux adeptes 🙂