Anti fourmis naturels et bios : les solutions les plus efficaces

Une longue procession de fourmis bien alignée et bien rythmée : c’est fascinant mais cela peut devenir un vrai fléau. En première intention, nous sommes tentés de les éradiquer mais prenons notre temps pour faire le bon choix. Il existe des solutions naturelles pour mettre fin à l’invasion et vivre paisiblement dans notre espace.

La fourmi : insecte minuscule mais complexe

fourmilière
Fourmilière

La fourmi appartient à une immense famille de près de 20000 espèces. C’est un insecte social qui vit en collectivité dans un nid souterrain, formidable société organisée et productive. Car la fourmi ne chôme pas et ne désobéit pas : chacune a son rôle, sa place et son activité. Toute cette organisation est portée par les fourmis ouvrières dans un seul but : l’intérêt collectif. Leur vie est simple et comparable à celle des termites ou des abeilles.

Un nid de fourmis peut abriter une ou plusieurs reines, tout dépend de la taille de la colonie. Elles occupent une fonction uniquement génitrice : elles pondent des œufs. Contrairement aux idées reçues, elles ne dirigent pas le groupe qui reste totalement en auto-discipline. Les larves deviennent, en majorité, des fourmis ouvrières. Pour assurer la descendance, on trouve également, dans la couvée, des mâles et des fourmis princesses, futures reines. Et, après des vols nuptiaux estivaux, les mâles meurent et les princesses s’enfouissent, à leur tour, dans la terre pour constituer une nouvelle colonie.

Et, de nouveau, la lente procession des fourmis ouvrières s’active pour nourrir tout ce petit monde. Ce sont elles que nous apercevons dans nos jardins, nos murs, nos plinthes… Elles vont et viennent pour transporter tout le nécessaire à leurs congénères. Elles peuvent ainsi parcourir jusqu’à 200 mètres autour du nid, mais sans jamais se perdre. En effet, sur leur chemin, elles libèrent leurs phéromones mélangées à de la nourriture régurgitée. Les odeurs, captées par leurs antennes, leur permettent de retrouver leur chemin, certes, mais également d’obtenir toutes les informations concernant la santé et la nutrition de leurs camarades.

Autour ou dans notre habitat, nous rencontrons majoritairement les fourmis charpentières (qui creusent le bois pour installer le nid), les fourmis moissonneuses (qui stockent les graines dans les nids souterrains) et les fourmis d’Argentine (qui prolifèrent en chassant les autres espèces).

Insecte utile ou colonisateur nuisible ?

La fourmi ne figure pas parmi la liste des insectes pollinisateurs. Elle est considérée comme un insecte auxiliaire, c’est pourquoi nous avons tendance à minimiser son rôle pourtant utile.

Dans l’écosystème animal

Fourmis rouges
Fourmis rouges

Les fourmis sont d’incroyables consommatrices de pucerons dont elles absorbent le miellat. Elles sont capables de nettoyer vos plantes en transportant les pucerons jusque dans leur nid où elles les gardent à disposition. Elles en font de même avec les chenilles. Certains passereaux utilisent les fourmis comme des “diffuseurs d’antibiotiques” : ils saisissent un petit groupe d’insectes et le frottent sur leurs ailes. Ainsi, les oiseaux cherchent à libérer de l’acide formique qui les débarrasse de nombre d’infections. Il arrive également qu’ils se roulent, tout entiers, dans une fourmilière : un vrai bain de fourmis !

Par ailleurs, les fourmis assurent une fonction sanitaire. Nécrophages par nature, elles mangent les animaux morts et empêchent ainsi la propagation de microbes dans l’environnement. Dans la fourmilière, les fourmis “nettoyeuses” sont spécialement affectées aux dépotoirs où sont recyclés les cadavres d’insectes de la surface. 

Dans l’écosystème végétal

Fourmis noires
Fourmis noires

Les fourmis occupent indéniablement une fonction écologique et, cela, de plusieurs manières. Tout d’abord, elles protègent certains arbres, notamment fruitiers, des parasites et des herbivores. Cette protection est mutuelle puisque le végétal est, pour ces insectes, une source intarissable de nectar. Par leur activité journalière de transport, elles dispersent également les graines sur des territoires où viendront s’implanter et se développer de nouveaux plants.

Enfin, les longues galeries souterraines creusées par les fourmis aèrent le sol et l’enrichissent par l’enfouissement de matières organiques.

Vous l’avez bien compris, la fourmi est peut-être minuscule mais elle a un rôle important dans le microcosme où elle vit. Et c’est justement le franchissement des limites de son univers qui la rend nuisible.

En effet, tant qu’elles évoluent dans leur univers, les fourmis sont imperceptibles et nous nous réjouissons presque d’en voir une égarée, quelque part, sur notre table de cuisine ou de jardin. Mais attention, une fourmi marque son chemin et attire ainsi ses congénères surtout si la nourriture qu’elle trouve est au goût de tout le monde. C’est le début de l’invasion. C’est alors que s’organise le cortège des ouvrières qui viennent envahir les placards ou les poubelles. Au-delà de l’agacement qu’elles suscitent, certaines, comme les fourmis rouges (ou de feu), peuvent également être sources de piqûres douloureuses. Il ne faut pas négliger le problème à ses débuts. Spontanément, à ce moment précis, vous pensez au spray insecticide : à base de produits chimiques nocifs, il peut être efficace à court terme mais vous risquez de l’utiliser à tour de bras durant la saison de promenade de ces petits insectes. Non, ici, nous vous proposons des moyens naturels et bio qui vous aideront à vous débarrasser des fourmis sans effets secondaires sur vous, vos compagnons à quatre pattes et la planète.

Traitement radical ou répulsif doux ?

La réponse dépend de l’importance de l’invasion et des convictions de chacun. Nous allons donc balayer les deux options pour que vous ayez un aperçu du champ des possibles. Quoi qu’il en soit, ces solutions restent biologiques et naturelles pour des actions efficaces dans le respect de notre environnement. Dans les traitements radicaux, plusieurs pratiques sont à votre portée :

Saupoudrer la terre de diatomée

Terre de diatomée

De qualité alimentaire et issue d’algues fossilisées, la terre de diatomée possède des micro-particules tranchantes qui abîment le squelette des fourmis à chaque passage. Elles finissent par se déshydrater et meurent. Vous pouvez saupoudrer la terre le long d’un mur, à l’intérieur comme à l’extérieur de votre habitation. Même si ce traitement est naturel et inoffensif pour l’homme et les animaux, vous devez tout de même vous protéger le nez, au moment de son application, car la poudre peut endommager les voies respiratoires. Par ailleurs, assurez-vous que la terre reste bien sèche car elle perd toutes ses propriétés au contact de l’humidité.

Poser des pièges

Boite d'appâts anti fourmis
Boite d’appâts anti fourmis

Restons en mode économique et utilisons des ingrédients courants. Pour votre piège fait-maison, vous aurez besoin d’une simple bouteille en plastique et d’une substance sucrée. Découpez la bouteille en deux. Dans la partie basse, mélangez du sucre, de la confiture et du miel. Le tout doit être bien collant. Placez la partie haute de la bouteille, goulot vers le bas, de manière à former un entonnoir. Il ne vous reste plus qu’à attraper 2 ou 3 fourmis qui attireront les autres vers le piège fatal.

Détruire la fourmilière

Nous gardons cette option en dernier car c’est la démarche la plus radicale. Sachez que, selon l’espèce, la colonie peut vivre et prospérer à l’extérieur comme à l’intérieur de votre maisonnée. Les fourmis noires sont les plus répandues et s’installent dans les espaces verts. Les fourmis odorantes (appelées ainsi car elles dégagent une odeur de noix de coco quand on s’aventure à les écraser) s’installent dans l’encadrement des portes et fenêtres ou dans une pile de bois. Les fourmis de trottoir élisent domicile dans les fissures de la chaussée. Quant aux fourmis de feu, rouges, elles n’aiment pas vivre cloîtrées à l’intérieur et préfèrent le grand air.

Ainsi donc, si le nid se trouve à l’extérieur, vous pouvez verser de l’eau bouillante à l’entrée. Elle se propagera dans les galeries et les fourmis seront vouées à la noyade. Petite précision utile : si vous avez affaire à des fourmis rouges, prémunissez-vous et revêtez des habits longs car elles sont particulièrement agressives. Et si le nid n’est pas entièrement détruit, vous pouvez creuser, dans les jours suivants, un cratère avec un morceau de bois. Remplissez-le de bicarbonate de soude et de vinaigre, cela devrait être suffisant.

Autre possibilité : soulevez le nid avec une pelle et le placer dans un seau rempli d’eau bouillante et de vinaigre. C’est la meilleure solution pour les redoutables fourmis rouges. En revanche, si le nid est à l’intérieur de chez vous, il est normal de vous montrer moins destructeur ! Dès que vous aurez repéré le nid, versez, à travers son entrée, un bol d’eau savonneuse : cela empêchera les fourmis de remonter les galeries pour s’échapper et elles finiront par s’étouffer.

Mais, certains d’entre nous ont mauvaise conscience à l’idée de se débarrasser de ces pauvres bêtes qui ne font que partager leur espace de vie avec nous. Si vous faites partie de cette catégorie, voici un éventail des petites solutions bio simples et efficaces qui agiront comme autant de répulsifs.

Utiliser du jus de citron

Le citron est un délicieux fruit riche en acide citrique, dissuasif naturel pour les fourmis qui le craignent. Il suffit de préparer une solution à base d’¼ de jus de citron pour ¾ d’eau et vous pouvez la pulvériser aux endroits où les insectes pourraient entrer dans votre habitation.

Diluer des huiles essentielles

Kit d'huiles essentielles bio anti fourmis
Kit d’huiles essentielles bio anti fourmis

Vous vous y attendiez sans doute. Les huiles essentielles prouvent déjà leur efficacité sur des insectes très nuisibles comme les cafards ou les punaises de lit. Pour être particulièrement performant, ajoutez 10 gouttes dans une tasse d’eau et répartissez le liquide obtenu à l’extérieur comme à l’intérieur. Voici les huiles qui ont notre préférence : citron, menthe poivrée, eucalyptus (déconseillée si vous avez un chat), lavande et cèdre. En plus d’avoir un effet répulsif sur les fourmis, elles dégagent des effluves rafraîchissantes et agréables.

Utiliser du vinaigre blanc

Multi-usages, il n’en finit pas de dévoiler toutes ses vertus domestiques. Dans un pulvérisateur, mélangez, à doses égales, du vinaigre et de l’eau et arrosez les rebords de fenêtres et les cadres de portes. L’odeur acide dégagée par ce condiment éloigne rapidement les fourmis.

Tracer des lignes

C’est une méthode vieille comme le monde mais qui marche ! Pour tracer vos lignes et délimiter ainsi les frontières entre vous et vos voisins insectes, utilisez la cannelle, le poivre, le marc de café ou la craie.

Les mesures préventives simples

Une fourmi en appelle une autre et la chaîne se crée. Mais elle n’entre pas par hasard dans notre habitat. Elle est forcément attirée par une source de nourriture et la fourmi a l’instinct de survie collectif. Afin de vous prémunir d’une invasion fâcheuse, prenez quelques habitudes :

  • Bien fermer les aliments, notamment sucrés (pot de miel, boîte de morceaux de sucre, sachet de bonbons…) ;
  • Nettoyer rigoureusement votre plan de travail, le sol et les placards de votre cuisine (lieu d’approvisionnement préféré de notre amie) ;
  • Ne pas laisser traîner la vaisselle sale (par exemple, un verre utilisé posé simplement sur une table sera vite infesté !) ;
  • Bien fermer la poubelle ;
  • Passer l’aspirateur dans les moindres recoins ;
  • Ne pas laisser les fruits à l’air libre durant l’été : ils mûrissent plus vite que l’attention que vous y portez et l’odeur finit par attirer les fourmis ;
  • Boucher l’entrée de la fourmilière avec des pierres. Elles seront obligées de déplacer leur nid ;
  • Au tout début de l’été, placer des pots de miel dans les arbres ou sur votre balcon, cela les éloignera de votre habitation ;
  • Boucher toutes les fissures et lézardes pour éviter l’installation des nids.

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